L’arc Comtadin

Le flanc sud du Ventoux dessine un vaste amphithéâtre en pente douce qui encadre un bassin vallonné, protégé et dominé par cette montagne. A la diversité géologique (ocres, gypse, marnes et calcaires) se conjugue une variété des cultures. Les villages ont conservé leur caractère groupé : leurs silhouettes en font des clichés des paysages provençaux.

Un paysage ouvert marqué par la présence du Ventoux

L'espace est très ouvert et en même temps vallonné et diversifié. Le sommet du Ventoux particulièrement remarquable est toujours présent visuellement.

 

Un sous-sol qui marque le paysage

Le bassin est couvert de dépôts alluviaux apportés principalement par l'Auzon et la Nesque. Le soubassement calcaire affleure en formant un relief de cuesta. Les collines de Mormoiron et Mallemort sont façonnées dans la molasse. Des affleurements de sable, liés à une altération tropicale au Secondaire, sont à l'origine de la présence d'ocres, de sables blancs et d’argiles autour de Mormoiron, Flassan et Bédoin. Ces gisements sont largement exploités. Les ocres sont employés dans les enduits : ils rougissent les façades des villages. La présence de roches et de terres de nature et couleur variées apparaît dans les enduits de façades. Certains villages, comme Flassan, Bédoin, et de nombreux mas, ont des teintes ocrées très marquées. Au Tertiaire, un bassin d'effondrement a formé un lac vers Mazan-Mormoiron, à l'origine (suite à un assèchement) de la réserve de gypse exploitable la plus importante d'Europe.

La limite de l'irrigation gravitaire

La limite ouest du bassin correspond globalement au canal de Carpentras qui, de Pernes, rejoint Carpentras puis Beaumes-de-Venise. Ce territoire a été longtemps non irrigué contrairement à la plaine comtadine. Aujourd’hui, des terres sont irriguées par un réseau sous-pression. Le bassin est parcouru par plusieurs cours d'eau, les plus importants sont : la Mède, l'Auzon et la Nesque. La Nesque a creusé en amont des gorges très profondes.

Un pli calcaire majeur

Le pli anticlinal du Ventoux déversé vers le Nord (côté vallée du Toulourenc) présente un versant méridional qui suit la pente des couches. Celles-ci sont constituées de calcaires urgoniens et de calcaires barrémiens plus marneux à l'Est du sommet. Le sommet dénudé se donne à voir de très loin par sa blancheur : la roche y est désagrégée du fait du gel et du vent. Le versant sud du Mont Ventoux prolongé par les Monts de Vaucluse dessine un arc de cercle, qui entoure le bassin de Carpentras. La pente du Ventoux est régulière et douce ; elle constitue un vaste glacis. Le bassin à l'altitude de 150-200 m est entrecoupé par une ligne de collines, le «limon», orientée nord-sud qui culminent à près de 400 m.

Le pôle urbain de Carpentras

La ville de Carpentras constitue le pôle dominant du bassin. Elle en marque l'entrée et fait la transition entre la plaine irriguée du Comtat, territoire fortement urbanisé, et l'arc comtadin, espace encore foncièrement rural. Les voies principales rayonnent depuis Carpentras. Elles permettent d'accéder au Ventoux, au plateau de Sault et aux Monts de Vaucluse. Les territoires les plus urbanisés ne franchissent que rarement la courbe des 200 mètres d’altitude.

 

« Notre montagne n’est pas une alpe, une simple altitude moyenne : elle est terrifiée par le hurlement des dieux. Sur le sommet, le rassemblement de l’Olympe piétine le rocher jusqu’à l’os. »
J. Giono

Extrait de l’étude sociologique réalisée à l’automne 2012

Le Ventoux est omniprésent dans les discours : « sa grandeur », « sa hauteur », « son immensité », « sa rusticité », « son naturel », « son caractère sauvage », « avec son haut blanc et son piquet blanc ». Selon un habitant de Bédoin, « c’est un paysage montagneux, avec le Ventoux en fond ». Les points de vue et les tables d’orientation sont signalés pour évoquer les vues vers les « montagnes » du Ventoux ou des Dentelles, notamment depuis Mazan. Ces paysages sont ressentis comme « reposants » et « vastes ».
Un écologue fait remarquer les pierriers du Ventoux : « c’est un paysage particulier, auquel il faut faire très attention, car ils renferment de nombreuses espèces rares et protégées, dues aux conditions très arides, comme les pavot du Groenland et la vipères Orsini ». Les villages sont extrêmement présents ; ils sont souvent appréhendés depuis le Ventoux, intégrés à la plaine agricole.

Au pied du Mont Ventoux, la plaine est perçue comme « un champ très large où le regard va loin ». Les montagnes, « les champs de cultures », la campagne, le vignoble, les oliviers, les cerisiers, les pins, les cyprès, les forêts et les villages constituent l’ensemble des éléments, non hiérarchisés, qui composent les paysages perçus par les habitants. Un habitant de Carpentras parle « d’un paysage agricole, sec, régulier et propre ».

Un ingénieur forestier fait référence à la Toscane pour appréhender les paysages modelés par l’homme, caractéristiques de la campagne de Bédoin. Paradoxalement, les habitants considèrent dans leur ensemble ces forêts du Ventoux, nées des mains de l’homme, comme « naturelles », « sauvages » et parfois « calmes et tranquilles ».

A Malaucène, les Gorges de la Nesque sont évoquées pour parler de l’aspect minéral du paysage qui est mis en relation avec la végétation et l’eau. Cet élément est souvent repris avec l’évocation du lac du Paty.

  • Le Beaucet
  • Bédoin
  • Blauvac
  • Caromb
  • Carpentras
  • Crillon-le-Brave
  • Flassan
  • Malemort-du-Comtat
  • Mazan
  • Méthamis
  • Modène
  • Monieux
  • Mormoiron
  • Saint-Didier
  • Saint-Hippolyte-le-Graveyron
  • Saint-Pierre-de-Vassols
  • Venasque
  • Villes-sur-Auzon