Les monts de Vaucluse

Dans la continuité du Ventoux ce moutonnement boisé a une forte présence dans la région. Il constitue un fond de scène sombre pour de nombreux points de vue. Espace “tampon” entre le bassin d’Apt et le plateau de Sault, il est parcouru par des petites routes inscrites dans les nombreuses fractures de ce massif calcaire.

Un plateau calcaire incliné

Entre 300 et 1000 m environ (1256 m au Mont Saint-Pierre à Lagarde-d’Apt), en prolongement du massif du Ventoux, les Monts de Vaucluse bordent le plateau d'Albion et dominent à l'Ouest la plaine de Carpentras, au Sud le bassin d'Apt. Ce relief présente de vastes pentes régulières entaillées par des gorges et ravins, il correspond à un plateau de calcaire urgonien en pente, limité à l’Ouest par la faille de Fontaine-de-Vaucluse. Cette surface a été profondément fracturée par de nombreuses failles internes à l’origine de fossés d'effondrement : Murs, Lioux...

Un massif largement boisé

Le relief ainsi que les sols sont peu propices à l'agriculture. Le chêne vert occupe principalement le bas des pentes alors qu'au-dessus de 500 m, il laisse la place au chêne pubescent. Les pins d'Alep sont bien représentés. La forêt a été fortement exploitée voire même dégradée jusqu'à la fin du XIXe. Depuis le milieu du XXe, la forêt a repris ses droits et a eu tendance à se développer.

Un massif sec

Il n’est parcouru par aucun cours d'eau, si ce n'est la Nesque et le Calavon, qui marquent ses limites Nord et Est (la limite entre le massif du Ventoux et les Monts de Vaucluse n’est pas nette dans le paysage). En revanche, l'écoulement souterrain des eaux alimente l’exsurgence de Fontaine-de-Vaucluse et donne naissance à de nombreux ruisseaux qui forment parfois des gorges, telles la Véroncle et la Sénancole. Les phénomènes karstiques y sont très présents. Vers Murs et Sénanque, le calcaire a été corrodé par des bactéries (microcodiums). Ce phénomène a favorisé l’installation de l’homme dès le néolithique par la présence de silex facilement exploitable.

Un caractère montagnard

Le caractère des constructions du plateau d'Albion, fait sentir jusqu'ici. Des bâtiments agricoles spécifiques à ces régions d'élevage sont présents.

Une présence majeure de la pierre sèche

Les cabanes ou bories, aiguiers se comptent par centaine. Ce petit patrimoine de pierre sêche est le vestige de l’exploitation rurale de cet espace, du moyen-âge au début du XXe siècle. Le mur de la peste, mur de pierre sèche, traverse les Monts de Vaucluse sur 25 km environ, entre Lagnes et Méthamis : il fut élevé en 1721 pour protéger le Comtat Venaissin de l’épidémie. Il est encore relativement bien conservé avec ses guérites, se postes de garde.

« Dans l’amitié des forêts. Pourquoi pierres, mousses tendres, lierre, bois mort, champignons, tout ce qui compose ces sols de sous-bois, semble-t-il avoir tant de bonté pour nous ? Comme si nous étions portés dans une main, soutenus et accueillis. A la fois lit et table ? »
P. Jaccottet, Dans la lumière de Vaucluse

Extrait de l’étude sociologique réalisée à l’automne 2012

Pour décrire les paysages de leur commune, les habitants se réfèrent, ici, autant aux éléments végétaux, que minéraux. La forêt de chênes verts est l’élément principal de cette unité. Au niveau de Venasque et de Lioux, l’aspect « verdoyant » des paysages est évoqué, et à Saumane, la combe de Béringuier est remarquée pour « son relief pentu mais recouvert de végétation ».

Un responsable de l’ONF fait remarquer « le chêne de Murs : un des plus beaux arbres remarquables du Vaucluse ».
Les habitants de Lioux mettent en évidence les aspects minéraux de ces paysages avec les falaises et les gorges.
Une habitante de Saumane relève le vallon de la Tapy avec ses corniches visibles et les terrasses en pierres sèches.
Plusieurs habitants décrivent leurs paysages par les changements de couleurs qui passent du jaune (faisant référence certainement à la molasse) au vert et au rose puis au gris. Par contraste, la combe de Béringuier est présentée comme sombre. Les perceptions de ces paysages font souvent référence à des sensations : « c’est un paysage qui détend », « c’est rassurant » ou encore en parlant des falaises : « c’est imposant ».
Un ingénieur forestier fait remarquer que « souvent, on oublie les Monts de Vaucluse, qui sont pourtant très vastes ; c’est une entité, mais qu’on a du mal à identifier ».
Pour un écologue, ces sites sont remarquables avec « ces combes qui viennent entailler les Monts de Vaucluse, et qui se voient très bien d’en haut ».

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