La vallée du Toulourenc

Entre Ventoux et Baronnies la vallée encaissée abrite un pays longiligne et isolé. Les hauts versants boisés lui donnent un caractère montagnard.

Un torrent

Le Toulourenc, affluent de l’Ouvèze, a creusé de petites gorges dans cette vallée étroite et encaissée, marquée au Sud par le versant très raide du Mont Ventoux (dénivelé de 1500 m) et au Nord par les montagnes des Baronnies (montagne de Bluye, collines autour de Brantes). Ce petit cours d’eau torrentiel prend sa source dans la Drôme à Aulan et, après 30 kilomètres, rejoint l’Ouvèze sur la commune d’Entrechaux. Le débit variable de la rivière fait penser à “tout ou rien” pour l'étymologie de “Toulourenc”, mais celle-ci serait plutôt liée à une divinité prélatine “tolo” et à son dérivé occitan “toron” : source.

Entre Drôme et Vaucluse

La Vallée chevauche deux départements. La crête de la montagne de Bluye correspond pour partie à la limite du département. À Brantes, le département s’étend au-delà de la vallée vers les Baronnies et la montagne de Geine.

Un paysage au caractère sauvage

Dans ce paysage où la “nature” s’affirme avec force, toute trace humaine attire l’attention et prend une valeur importante : les villages et leur étroit terroir agricole (Brantes, Savoillans, Veaux), un élément de petit patrimoine ou les chênes verts taillés en bord de route. La chapelle Saint-Basile au coeur de la vallée, dans l’axe visuel de la route est un point d’appel du regard, un repère. Le col de Fontaube représente un site à part qui marque déjà le passage vers les Baronnies. Les constructions ont ici un caractère “montagnard” : maisons en hauteur, mitoyennes, avec une forte présence de la pierre, et des ouvertures modestes en façade.

Un versant raide et raviné

Le Ventoux correspond à un vaste pli anticlinal déversé vers le Nord, à l’origine de la dissymétrie de ses versants. Un versant raide au Nord, une pente plus douce au Sud. La lithologie renforce cette différence : au sud les couches calcaires sont assez homogènes alors qu’au Nord l’alternance de bancs calcaréomarneux a favorisé les ravinements et la formation d’abrupts. Sur l’adret de la Vallée (montagne de Bluye), la présence d’éboulis calcaires est à l’origine de l’implantation de petites carrières.

« Trois villages dans la brume au premier pli du jour. Le Ventoux ne tarderait pas à écarter le soleil du berceau gigan tesque où trois de ses enfants dormaient emmaillotés de tuiles ; soleil qui l’avait désigné souverain en s’élevant à l’est, riverain en le baignant encore avant de disparaître. »
René Char, Chants de la Balandrane

 

Extrait de l’étude sociologique réalisée à l’automne 2012

Ce site est plusieurs fois cité comme espace remarquable par les professionnels du paysage. Un urbaniste fait remarquer quelques particularités de cette unité : « Brantes est un village qui est de l’autre côté du Vaucluse avec une vue côté nord du Ventoux. C’est une vallée où on est dans un autre monde, même si administrativement on est dans le Vaucluse ; on a basculé derrière le Ventoux, on est dans les pré-Alpes du sud ; il fait très chaud l’été ; on y voit tout le temps la neige ».
Un responsable du tourisme évoque « une vallée secrète, et sauvage ». Un élu décrit les paysages avec la présence du Mont Serein et le Hameau de Sainte Marguerite. Un autre élu parle, lui, des Gorges du Toulourenc et évoque les risques de dégradations liées à une fréquentation très importante.

  • Beaumont-du-Ventoux
  • Brantes
  • Malaucène
  • Saint-Léger-du-Ventoux
  • Savoillan