La plaine Comtadine

Au cœur du département, s’étend ce paysage bocager de huerta méditerranéenne, modèle des livres de géographie. La trame des haies brise-vent et des canaux d’irrigation structure et compartimente la plaine. Ce territoire est très habité. L’éclatement urbain concurrence aujourd’hui l’agriculture spécialisée.

Un ancien marécage

La plaine est séparée de la vallée du Rhône par une ligne de collines qui correspondent à d’anciennes terrasses du Rhône. Il y a environ 20 000 ans, la plaine de la Sorgue constituait un delta marécageux très étendu où confluaient la Durance, l’Ouvèze, le Coulon, la Sorgue, la Nesque et les affluents de l’adret du Ventoux. Ils franchissaient le seuil de Vedène pour aller rejoindre le Rhône au Nord de l’emplacement actuel d’Avignon. Ce vaste marécage a été drainé dès l’époque gallo-romaine et durant le moyen-âge, puis irrigué. Le canal de Carpentras, construit au XIXe, qui dérive des eaux de la Durance riches en limons, ceinture la plaine à l’Est au niveau de la cote NGF 100 m. Il se rejette dans l’Aigues après un parcours de 112,5 km.

Une forte présence de l'eau

Plusieurs cours d’eau sillonnent la plaine : l’Auzon, la Nesque, l’Ouvèze ou le Calavon au Sud. La Sorgue dont la source se situe à Fontaine de Vaucluse a été transformée par l’homme en un vaste réseau de 500 km de cours d’eau.

Un paysage récent

Les terres sont limoneuses, riches, favorables aux cultures maraîchères et aux vergers. L’arrivée du chemin de fer dans les années 1850 a déterminé l’apparition d’un paysage d’agriculture intensive en permettant l’exportation des fruits et légumes.

Les marques du Mistral

Le vent a contraint le paysage. La trame des haies protège les cultures du mistral. Les façades nord des maisons sont pratiquement sans ouverture. Le vent limite l’humidité : il sèche très rapidement les vignes et favorise certaines cultures. La carte des campaniles calque celle du mistral : l’architecture des clochers s’est aussi adaptée.

« Seigneur farouche, le mistral souffle en maître sur ses terres. Même les soleils sont ivres. Le cyprès résiste ou rompt. Mais le long frissonnement des peupliers déplie la force du vent, et l’use. L’un enseigne l’honneur, les autres l’obstination de la douceur… »
Albert Camus, La postérité du soleil

Extrait de l’étude sociologique réalisée à l’automne 2012

Pour les habitants de l’Isle-sur-la-Sorgue ayant répondu au questionnaire, les paysages sont essentiellement perçus au travers de l’eau ; « les sorgues créent cette sensation de calme ». Plus généralement ils évoquent les bords de sorgues, les ponts et les cours d’eau de leur ville ou village, mais également les fontaines comme à Pernes ; la végétation accompagne cette eau et contribue à la sensation évoquée de paysages « apaisants ». L’agriculture est également très présente dans ces paysages, plusieurs fois appelés bocages. Plus que les vignes et les différentes cultures, les haies constituent l’élément principalement perçu pour décrire le paysage agricole.
Une paysagiste décrit également la plaine du Comtat par son agriculture avec tous les systèmes de brises vent et les canaux d’irrigations.
L’urbanisation n’est jamais évoquée par les habitants. Un urbaniste constate pourtant que « cette plaine souffre du mitage : le paysage des grands espaces agricoles disparaît au profit d’autres fonctions urbaines : l’habitat et l’économie ».
Une ingénieure indique « qu’entre les pôles urbains, on est dans un espace très agricole, très travaillé par l’homme, avec une agriculture qui façonne énormément le paysage ». Elle met l’accent, ainsi qu’une écologiste, sur le fait qu’avec la fin de l’irrigation gravitaire ces paysages de haies vont disparaître.

 

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