Le Luberon intérieur

Le Luberon offre à voir de très loin ses versants mais il garde caché des paysages intérieurs que l’on découvre uniquement si l’on pénètre dans le massif. Ces paysages de montagne, isolés, sont marqués par la présence de la pierre et des boisements. Seuls quelques sites sont habités ou mis en valeur par l’homme.

Une diversité de paysages dissimulée

Cette entité concerne plusieurs espaces distincts : - les “hautes plaines” du Luberon situées entre 600 et 1100 mètres d’altitude ; - les “craus” du Petit Luberon : petits plateaux calcaires dominant la Durance de 300 mètres : Crau des Mayorques, de Saint-Phalès, des Plaines ; - les gorges entaillant le massif, en particulier celle de l'Aiguebrun qui marque la rupture entre Petit et Grand Luberon ; - le plateau des Claparèdes adossé au versant Nord du Luberon, qui domine le bassin d'Apt à 500-700 mètres d'altitude. Ces paysages ne sont pas perçus de loin : il faut pénétrer le massif pour les découvrir.

Un cours d'eau unique

L'Aiguebrun, affluent de la Durance, est l'un des rares cours d'eau permanents du massif. Son tracé a été guidé par la grande faille qui sépare le Petit et le Grand Luberon. La surrection a provoqué son enfoncement sur place. Les gorges de l'Aiguebrun (cluse) ont entaillé l'ensemble des couches calcaires (escarpements burdigaliens, calcaires massifs de l'urgonien ou hauteriviens marneux). La combe de Lourmarin a permis depuis l'antiquité de traverser le massif. Ailleurs, les formations calcaires favorisent l'infiltration de l'eau et les phénomènes karstiques.

Les espaces sommitaux du Luberon

Sur la crête du Petit Luberon une cédraie s'est développée suite aux semis de 1860. Il s’agit d’une des plus belles forêts du massif et une des plus visitées ; un sentier de découverte y a été aménagé par le PNR du Luberon. Constituées de végétaux bas ou rampants, les pelouses des crêtes du Luberon résultent de l’action des troupeaux mais aussi d’une adaptation aux contraintes climatiques : le vent, la sécheresse estivale et les basses températures de l’hiver. Le sommet du Mourre Nègre et ses abords offre un point de vue à 360°. Au sud, la vision s’étend au-delà de la plaine de la Durance aux massifs de la Sainte-Victoire, la Sainte-Baume et à l’étang de Berre ; au nord au bassin d’Apt, aux Monts de Vaucluse, au Ventoux et à la montagne de Lure et jusqu’au massif des Ecrins.

Une réserve de biosphère

L’Homme et la Biosphère (Man and Biosphere - MaB) est le nom d’un programme lancé par l’Unesco en 1971 pour améliorer la compréhension des facteurs écologiques, économiques et sociaux qui affectent l’environnement, en vue de mieux gérer les ressources. Les réserves de biosphère ont été conçues pour le mettre en oeuvre. Elles ont pour but, à l’échelle mondiale, d’englober un échantillonnage de systèmes écologiques représentatifs des grandes régions bio-géographiques. Le territoire du Luberon appartient depuis 1997 au réseau international des réserves de biosphère, qui compte actuellement 13 sites en France. Chaque Réserve remplit trois fonctions complémentaires et interactives : la conservation, le développement et l’appui à la recherche et l’éducation. Les Réserves de biosphère sont constituées de trois aires interdépendantes : Une aire centrale, dont l’enjeu principal est la conservation de la nature. Une aire tampon qui entoure la zone centrale et contribue à sa protection. C’est un “espace à caractère de nature”, territoire privilégié de la découverte de la nature, de la préservation de la nature “quotidienne” ou “ordinaire”. Une aire de coopération, lieu d’implantation des populations et de leurs activités économiques, sociales et culturelles où s’entrecroisent les principaux enjeux.

« Le Luberon suggère plus qu’il ne dévoile. Il couve une méditation qui patiente depuis l’aube des âges sur quelque grave songe minéral. Songe toujours inachevé, mais qui erre souterrainement en quête d’une issue, d’un antre, d’une bouche où son millénaire désir de parler puisse nous dire ce qu’il sait du monde où ses racines de pierre s’enfoncent. Il garde la pensée des profondeurs originelles de la terre. Pour moi, nul doute, ici tout à l’air de penser, tout parle. Du paysage à moi, de la matière au sang passe l’onde d’une même âme magnétique.  »
Henri Bosco

Extrait de l’étude sociologique réalisée à l’automne 2012 

«Ce sont de petits villages en pierres au milieu du Luberon, bordé de vignes et de champs ». Voici comment un habitant de Vitrolles-en-Luberon, résume sa perception des paysages qui l’entourent. Ce sont d’abord des paysages composés « d’espaces naturels » qui sont mis en avant. Les villages sont intégrés à cette nature. La vue est également importante par exemple « depuis le Mont Piégros sur la colline surplombant la vallée et les Alpes ».
Pour une paysagiste, on y trouve des paysages encore « vierges » car non accessibles aux véhicules, « on y voit un entretien forestier et une circulation de chasseurs mais ça reste des endroits sauvages. Le Luberon est un massif étiré, tout en longueur, et là on voit d’autres formes ; il n’y a pas de village, il n’y a pas de route, c’est un côté très naturel ». Elle évoque également « Les lavandes du plateau des Claparèdes, avec le château de Buoux qui semble décalé dans le temps avec le village ».

  • Apt
  • Auribeau
  • La Bastide-des-Jourdans
  • Bonnieux
  • Buoux
  • Cabrières d'Aigues
  • Castellet
  • Cheval-Blanc
  • Cucuron
  • Lacoste
  • Lauris
  • Lourmarin
  • Ménerbes
  • Mérindol
  • La Motte d'Aigues
  • Oppède
  • Peypin d'Aigues
  • Puget-sur-Durance
  • Saint-Martin-de-Castillon
  • Sivergues
  • Vaugines
  • Vitrolles