Le pays du Calavon

Le bassin du Calavon (ou Coulon) est une région densément habitée, aux nombreux villages perchés. Les versants du Luberon et des Monts de Vaucluse constituent des limites visuelles très fortes qui donnent son unité à cet espace. Toutefois, le relief, la géologie et l’occupation des sols offrent une variété au sein même du bassin, et conduisent à distinguer trois sous-unités.

Une unité visuelle

Les paysages de la vallée se caractérisent par leur très fort degré de covisibilité. L'espace est relativement ouvert et la vue porte d'un versant à l'autre. La présence forte du Luberon au Sud et des Monts de Vaucluse au Nord (respectivement 1125 m et 1250 m), lui donne son unité. Les villages perchés se perçoivent de très loin. La RN 100 est un axe de vue majeur.

Un bassin bien irrigué

Le bassin correspond à un vaste synclinal entre les Monts de Vaucluse et le Luberon. Cette dépression est drainée par le Calavon. De nombreux affluents du Calavon (ou “Coulon” en aval d’Apt) irriguent la vallée et soulignent la topographie : la Senancole coule en aval de Gordes, l'Imergue borde la colline des Beaumettes, la Riaille prend sa source au pied des Monts de Vaucluse, la vallée de l'Urbane limite à l’Est les collines de Roussillon, la Doa longe le massif des ocres depuis Gignac, Rustrel jusqu’à Apt.

Un coeur urbain important

Au coeur même de la plaine la ville d'Apt s'est développée sur l'emplacement d'une cité gallo-romaine, Apta Julia. La ville s'est implantée en bordure du Calavon, à l'origine sur une île enserrée par deux bras. Cette implantation en fond de vallée, de type exceptionnel dans le bassin, est à mettre en relation avec la présence d’axes de communication et commerciaux. Le développement de la ville est aujourd’hui contraint par le Calavon et les collines qui l’entourent. La ville s’étend vers l’ouest dans la vallée et les constructions ont gagné les terrasses de culture sur les versants (voir page sur le paysage urbain). Elle compte plus de 11 000 habitants et rayonne sur un vaste territoire. La Maison du Parc Naturel Régional du Luberon est implantée à Apt.

Un patrimoine bâti prisé

Cette unité se distingue par sa richesse urbanistique et architecturale et par la très forte présence de la pierre sèche. Elle est à l’origine de la notoriété du Luberon. Officiellement créé en 1977, le Parc Naturel Régional du Luberon regroupait à l’origine 32 communes. Il compte aujourd’hui 77 communes adhérentes (2009 date de révision de la Charte, voir carte p. 115). Il s’est particulièrement investi dans l’aménagement des villages, l’occupation des sols, la protection des paysages et des milieux naturels.

Des versants dissimétriques

Les Monts de Vaucluse présentent une pente régulière, ils culminent à 1256 m au Mont Saint-Pierre à Lagarde-d’Apt. Le Luberon s’étend sur une soixantaine de kilomètres d’est en ouest, culminant à 1125 m, il forme une barrière naturelle entre le pays d’Apt au Nord et le pays d’Aigues et la vallée de la Durance au sud. La combe de Lourmarin sépare le Petit Luberon à l’Ouest, du Grand Luberon. Ce versant nord du Luberon est beaucoup plus pentu que le versant sud. Les calcaires urgoniens, durs, du Petit Luberon forment des escarpements entaillés par des combes. Le pied du massif est recouvert de molasse miocène : un calcaire tendre dit “pierre du midi” exploité depuis les Romains. Plusieurs sites troglodytiques y sont creusés (exemple aux Beaumettes) et les buttes de molasse ont servi de sites d’implantation aux villages. Cette roche est aussi à l'origine des petites lauzes utilisées pour les ouvrages en pierre sèche qui couvrent les versants.

Enjeux paysagers et sous unités paysagères du Pays du Calavon

« Tu vas, orienté dans le sens de la marche du soleil, de l’Orient à l’Occident, et quand je vois descendre, en août, et remonter les astres, tout le long de tes crêtes électriques, tu es la mère et la tombe des étoiles. Abris, lieux de travail, oratoires, haltes, maisons, tout marque d’un accent religieux tes flancs minéraux. »
H. Bosco

 Extrait de l’étude sociologique réalisée à l’automne 2012

Pour les habitants, ce sont les ocres qui caractérisent le mieux les paysages de cette unité : le Colorado Provençal et les ocres de Gargas. De même, la montagne du Luberon est présente dans toutes les descriptions.
Un habitant de Lacoste parle des collines du Luberon et certains les qualifient de « collines douces ».
Un responsable technique des routes qualifie la face nord du petit Luberon de paysage emblématique, « On peut la voir des ruines du château d’Oppède-le-Vieux ».
Les habitants évoquent les reliefs « composés de plaines et de grands champs entourés de montagnes ».
Même si chaque habitant se réfère à son propre lieu de résidence, l’ensemble des villages constitue pour tous un élément paysager à part entière. Gordes, Lacoste, Oppède-le-vieux, Ménerbes et Roussillon sont les plus cités.
L’architecture et le patrimoine sont évoqués, à Ménerbes un habitant parle « d’un paysage médiéval ». A Bonnieux, Ménerbes et Apt, l’agriculture est présente dans les descriptions avec la vigne ou les vergers (pomme, abricot, poire, prune et cerise).
Les habitants parlent de leurs paysages en termes de « nature tranquille » et « reposante ».
Un élu évoque un lieu remarquable : « le potager du curieux » à Saignon : un jardin composé de 300 variétés différentes. »

  • Apt
  • Auribeau
  • Beaumettes
  • Bonnieux
  • Buoux
  • Cabrières d'Avignon
  • Caseneuve
  • Castellet
  • Gargas
  • Gignac
  • Gordes
  • Goult
  • Joucas
  • Lacoste
  • Maubec
  • Ménerbes
  • Oppède
  • Robion
  • Roussillon
  • Rustrel
  • Saignon
  • Saint-Martin-de-Castillon
  • Saint-Pantaléon
  • Saint-Saturnin-lès-Apt
  • Viens
  • Villars