Les enjeux paysagers du Pays du Calavon

Une attractivité multi-polaire ...
La pression d’urbanisation est forte, à l’exception de la haute vallée. La ville d’Apt s’étend et les villages sont soumisà une dispersion des constructions, en particulier sur les coteaux. Le maintien d’une agriculture est un enjeu majeur.

Légende de la carte des enjeux paysagers du Pays du Calavon

Cliquer sur l'image pour avoir un aperçu Pays du Calavon - carte des enjeux paysagers (Vaucluse)

Gérer durablement les grandes structures du paysage

Légende pour les différents types de biotopesLa présence des versants du Luberon et des Monts de Vaucluse en fond de scène rend particulièrement sensible toute évolution qui concerne les espaces boisés. La gestion forestière a un impact très perceptible : quelques coupes peuvent marquer fortement le paysage. La réserve de biosphère Luberon- Lure, mise en place sur le périmètre du Parc Naturel dans le cadre du programme MAB de l’UNESCO, concerne l’unité au titre des trois types d’aires : centrale, tampon et coopération. Les Ocres de Roussillon sont un des sites pilotes du programme européen Qualigouv visant à améliorer la qualité de la gouvernance et de la gestion forestière dans les pays méditerranéens. Il a réuni des partenaires de quatre pays européens, dont le Parc Naturel Régional du Luberon. Pour le PNR, le projet consistait à mettre en valeur la Charte forestière de territoire pour « établir un équilibre à long terme entre gestion des écosystèmes forestiers et stratégie territoriale de valorisation de la ressource ligneuse ». L’animation réalisée a débouché sur la création d’une association syndicale libre de gestion forestière : l’ASL du massif des Ocres, qui facilite une gestion globale et cohérente dans ce contexte de nombreuses petites propriétés forestières privées.

Légende pour les différents types d'agriculture Le paysage agricole devrait se maintenir, dans les années qui viennent, dans sa diversité actuelle. Toutefois, l’extension de l’irrigation par un réseau sous pression a entraîné des changements dans les cultures. Des vergers de cerisiers ont été arrachés. Des friches sont présentes ponctuellement, sur des parcelles de moindre valeur agronomique ou à proximité de zones urbanisées. L'agriculture s'est concentrée dans les secteurs les plus accessibles : autour d'Apt, les constructions ont gagné les terrasses de culture. Dans le haut Calavon, un reboisement naturel d'anciennes parcelles agricoles s'est opéré et pourrait s'étendre. Toutefois, la revalorisation de l’élevage (ovin, avicole) peut permettre une reconquête ; plusieurs bâtiments d’élevage, récents, se signalent fortement dans le paysage L’avenir du patrimoine de pierre sèche est incertain. Les bories et ayguiers sont inventoriés mais non protégés, de très nombreuses restanques sont à l’abandon, le savoir faire technique pour leur restauration reste encore à diffuser.

Légende pour les paysages des cours d'eauLes ripisylves ont été souvent réduites par les aménagements urbains et agricoles. Elles ne sont parfois plus lisibles dans le paysage comme un couloir continu ; de ce fait elles ont également une moindre valeur écologique. Leur préservation et leur reconstitution sont des enjeux d’avenir. Ces cours d’eau offrent une potentialité pour des cheminements doux, l’accessibilité pour les piétons peut être développée. La « véloroute du Calavon » suit la vallée du Calavon en utilisant, sur la plupart du parcours, l'emprise de l'ancienne voie ferrée Cavaillon-Apt-Volx. L’aménagement des cours d’eau représente un enjeu majeur en raison de leur potentiel paysager d’une part, et des risques d’inondation d’autre part.

Valoriser les paysages fortement perçus

Légende pour les lignes de vue principalesLa D900 traverse l’ensemble de l’unité. Son profil et ses premiers plans de perception doivent être soignés. Des aménagements routiers récents ont été réalisés à l’entrée de l’unité au niveau du Four à chaux, et à l’entrée d’Apt : portion de voie créée et ronds-points. La fluidité et la sécurité routière doivent se conjuguer avec la prise en compte du paysage. L’ancienne voie de chemin de fer qui desservait Apt a été partiellement aménagée en circuit de découverte cyclable.

Légende pour les itinéraires de qualité paysagère majeureDes itinéraires paysagers de qualité sont à préserver par le maintien de leur profil et l’entretien de leurs abords : comme la D48 entre Saignon et Le Boisset (Saint-Martin-de-Castillon) et la D103-D3 entre Ménerbes et Bonnieux.

Légende pour le basculement entre deux unités paysagèresLe passage vers l’unité paysagère de la plaine comtadine est marqué par un resserrement à l’aplomb du Petit Luberon. Celui vers le Luberon intérieur est souligné au niveau du col du Pointu à Bonnieux. Ces lieux de basculement sont à ménager.

Prendre en compte les enjeux paysager liés à l'urbanisation et aux grands projets

Légende pour les traversées urbaines des cours d'eauEn ville, la continuité paysagère et écologique de la traversée des cours d’eau doit être préservée, et la qualité de la façade urbaine affirmée : à Apt, le Calavon constitue une structure paysagère majeure et représente un enjeu lié au risque d’inondations.

Légende pour les fronts urbainsLa perception d’un bourg s’appuie sur la qualité du front urbain, la forme de sa silhouette et la qualité de ses entrées. L’extension urbaine doit prendre en compte ces éléments. Ce territoire est soumis à de fortes pressions d'urbanisation : il attire aussi bien des résidences principales que secondaires. L'implantation de constructions nouvelles présente un impact paysager majeur en raison de la grande covisibilité, de la structure et de la qualité des sites perchés des villages. La proximité du front urbain avec une autre structure paysagère majeure (cours d’eau, versant boisé) doit encourager à une prise en compte spécifique : c’est le cas de nombreux villages adossés aux pentes du Luberon ou des Monts de Vaucluse. Un projet de requalification de l’entrée de ville d’Apt a été élaboré par le Conseil général et une étude des « points noirs paysagers» a été réalisée par le PNR du Luberon, elle porte sur de nombreuses entrées de villages.

Légende pour les silhouettes de villages fortement perçuesCertains villages perchés ont, jusqu’à présent, pu maintenir l’intégrité de leur site et les perceptions qu’on a de leur silhouette : comme Ménerbes et Lacoste. Il s’agit de maintenir cette qualité dans la durée. La concentration de riches résidents secondaires a favorisé la restauration du patrimoine bâti.

Légende pour les secteurs de dispersion de l'urbanisationL’étalement urbain concerne beaucoup de communes de ce territoire, dans l'aire de développement de Cavaillon et d’Apt. De nombreux lotissements se sont construits. Le hameau de Coustellet s'est fortement développé du fait de sa position de carrefour (construction d'un collège, aménagement d'une zone d'activités...). Des maisons individuelles, rançon du succès de la région, ont gagné de nombreux versants, même de reliefs modestes. Elles risquent de déstructurer l’espace agricole par mitage. Des aménagements de loisirs ont été réalisés sur plusieurs communes : plans d'eau, etc.

Légende pour les coupures d'urbanisation sous pressionL’étalement urbain conduit à créer un continuum urbain entre certains bourgs, effaçant des frontières historiques et paysagères. Les extensions entre Gargas et Apt ou Robion et Maubec sont ainsi très sensibles.

Légende pour les paysages dégradés ponctuelsAux abords de la ville d'Apt et le long de la D900, un paysage périurbain s’est développé : bâtiments et zones d'activités, bâtiments commerciaux, publicités. Les aménagements routiers et de zones d'activités doivent être davantage traités dans le cadre de projets urbains cohérents et qualitatifs. Un projet de requalification d’entrée de ville est à l’étude par le PNR du Luberon et le Conseil Général. De nombreux ronds-points ont été aménagés à Apt mais aussi à l’entrée de villages ; ils participent à la banalisation du paysage.

Légende pour les paysages soumis à une forte fréquentation touristiqueLa pression touristique est importante sur différents sites : Roussillon, Gordes, et particulièrement à Rustrel sur le site du Colorado provençal. La mise en place d’une procédure de type «opération grand site» (OGS) a été engagée pour gérer la fréquentation, le stationnement et réaménager le site. Plus globalement, cette pression se traduit de façon diffuse par des aménagements dans les villages et la construction de résidences secondaires.

Préserver les sites de richesse paysagère ou écologique

Légende pour les sites de richesse paysagèreLe massif des ocres est un site géologique et paysager majeur, qui fait également partie du patrimoine industriel local : c’est un site classé depuis 2002, le plus vaste du département (2430 ha). Le rocher de Saignon et ses abords est également un site classé. Un vaste site inscrit (près de 5000 ha) protège les villages de Gordes, Roussillon, et tout le territoire environnant jusqu’au versant des Monts de Vaucluse (abbaye de Sénanque). A l’écart du «coeur actif» de la vallée, de petits espaces en arrière des collines constituent des sites paysagers d'intérêt comme entre Saint-Saturnin et Rustrel. Des sites agricoles présentent un caractère soigné et une cohérence remarquable : tel ce paysage intime au caractère de "jardin" en arrière de Maubec, au pied du Luberon. Le site des Beaumettes marque le passage entre deux sous-unités paysagères, c’est un site troglodyte d’intérêt. Le jardin de la Louve à Bonnieux est labellisé « jardin remarquable » par le Ministère de la culture. Le « potager d'un curieux » à Saignon, est un grand jardin écologique dédié à la curiosité et à la biodiversité avec plusieurs centaines de végétaux rares ou anciens.

Légende pour les corridors écologiques à l'échelle du paysagePour maintenir des corridors écologiques, certaines liaisons entre espaces naturels doivent être maintenues, renforcées ou recrées : c’est le cas entre les Monts de Vaucluse et le Luberon au niveau de Lagnes et Robion et des collines à l’Est d’Apt.

Les grands projets, enjeux paysagers à court terme

Ce territoire fait partie, presque en totalité, du Parc Naturel Régional du Luberon. Celui-ci a mis en place d’importants moyens humains et financiers pour la gestion de l’espace. Le SCOT du Pays d’Apt, en cours d’élaboration, concerne 26 communes, soit une majeure partie du territoire de cette unité paysagère. Le SCOT de Cavaillon, Coustellet, Isle sur Sorgue, également en cours d’élaboration, concerne 16 communes dont quatre dans l’unité paysagère du Pays du Calavon.

Légende pour les carrières et leur périmètre d'extensionDe nombreuses carrières sont aujourd'hui en exploitation sur les versants du Luberon, le rebord des Monts de Vaucluse et les collines de Goult-Saint- Pantaléon. Les réserves disponibles sont importantes et la tendance actuelle est de privilégier ces carrières de roche massive. A Oppède, le site d’extraction se signale de très loin. Une gravière est également en activité en bordure du Calavon à Maubec.

Légende pour les nouvelles infrastructures linéairesLa véloroute du Calavon dont une grande partie est déjà réalisée (entre Saint-Martin-de-Castillon et Beaumettes) est en cours d'aménagement entre Cavaillon et Robion. À terme, la véloroute du Calavon sera un élément majeur de l'Eurovélo 8.