Cavaillon
Les structures paysagères de Cavaillon
La confluence Durance - Coulon
La ville est posée au confluent de la Durance et du Coulon : ces structures paysagères majeures calent les limites de la ville et créent des enjeux de façades rivulaires. La ville se situe d’ailleurs à la charnière de deux unités paysagères : la vallée de la Durance (sous-unité de la plaine de la Durance) et la plaine comtadine. Les voies antiques empruntant les vallées, Cavaillon devint très tôt un carrefour et une ville étape sur la via Domitia.
Le contact ville - colline Saint-Jacques
Le fossé géologique marqué par deux failles, entre la colline Saint-Jacques et son massif originel, le Luberon, a guidé l’implantation de la ville romaine. La ville s’adosse à cet îlot de calcaire de près de 200m de haut qui pose ainsi une limite majeure.
Le canal Saint-Julien, colonne vertébrale du terroir
Creusé en 1171 à l’initiative de l’évêque pour irriguer les terres, il dérive les eaux de la Durance, de Mérindol à Caumont. À l’origine d’un réseau de 200 kilomètres de canaux qui irrigue 4500 ha sur plus de sept communes, il est souvent qualifié de “plus ancien canal de Provence”. Cette structure hydraulique de premier ordre est aujourd’hui malheureusement quasi imperceptible dans le paysage urbain de la ville. Le pont-aqueduc de la Canaù (XVIe), qui permettait au canal de franchir le Coulon, a été inscrit aux Monuments historiques en 2010.
La place du Clos, un espace public pivot
Cette première grande place hors du centre ancien a été créée pour accueillir le marché. Le besoin d’espace a entraîné la suppression des nombreux platanes avec l’importance grandissante du marché aux primeurs. Cette place ouvre sur l’accès à la colline Saint-Jacques et sur le seul point d’accroche direct de la ville et de la colline. Elle articule aussi le cœur ancien et la ville récente.
Les cours du XIXe siècle, axes de composition urbaine
Si la ville antique reste toujours lisible à travers le carroyage romain orthogonal de son organisation viaire, ce sont les « cours » qui donnent à voir le paysage urbain de la ville. Ces promenades créées aux portes de la ville au XIXe, à l’emplacement des anciens remparts, offrent des espaces publics ordonnancés, généreusement dimensionnés et ombragés : mails et alignements de platanes. Parmi eux, les cours Bournissac et Gambetta présentent la particularité spécifiquement cavaillonnaise d’ouvrir leur perspective sur la colline Saint-Jacques en fond de scène. La place de la Couronne (Gambetta) a longtemps été la principale entrée de la ville. Le cours Gambetta a été dessiné en droite ligne de l’ancienne place de la Couronne vers la route d’Avignon, il longe le canal Saint-Julien. Autrefois bordé d’ormeaux et de mûriers (XVIIIe), puis de platanes (XIXe), il est aujourd’hui planté de micocouliers. L’aménagement récent a renforcé la présence végétale et évoque le canal Saint-Julien tout proche.