La « Huerta » bocagère de la plaine comtadine

Ce paysage de haies de cyprès cloisonnant de petites parcelles maraichères, qui semble à chacun si caractéristique de ce que les géographes nomment la “huerta provençale” date du milieu du XIXe siècle.

Plusieurs facteurs sont à l’origine de sa mise en place :

  • L’extension du réseau de chemin de fer, avec l’ouverture de la ligne Lyon-Marseille en 1855, a favorisé le développement des cultures maraichères et fruitières en permettant la livraison rapide des productions sur les principaux marchés nationaux.

  • L’aménagement du canal de Carpentras, inauguré en 1857, a rendu possible le développement de l’irrigation gravitaire sur de très importantes surfaces agricoles du département.

Ainsi la mise en place de ce réseau de haies brise-vent a-t-elle accompagné l’évolution de ces cultures. C’est à cette époque également qu’un habitat dispersé s’est développé dans la plaine car les cultures intensives exigeant une forte présence, les fermes se sont implantées sur place. Aujourd’hui de nouvelles pratiques agricoles conduisent à restructurer le parcellaire, à supprimer certains linéaires de haies, remplacés par des boisements de superficie au moins équivalente sur des délaissés. Des impératifs de réduction des coûts (par des techniques de plantation et de taille nouvelles), de réduction des intrants (utilisation de filets en arboriculture biologique) et d’adaptation au changement climatique (évolution des variétés) vont également entraîner de nouvelles évolutions de ce paysage agricole.