Les grands alignements de platanes

Les alignements de platanes représentent une des figures paysagères caractéristiques du Vaucluse et, plus globalement, de la Provence.

L’essence n’a été introduite qu’au XVIIIe siècle, pour progressivement remplacer les ormes (malades de la graphiose) et les mûriers devenus inutiles depuis l’abandon de la sériciculture.

On retrouve ainsi le platane systématiquement planté sur les mails et sur les “cours“ (boulevards) urbains qui se sont développés dès la fin du XVIIIe siècle sur les lices des anciens remparts, dans le cadre des projets d’embellissement des villes.

On les retrouve également en marquage monumental des allées des grandes propriétés ou des avenues d’entrées des villes et des villages.

C’est cette essence qui fut choisie dans le cadre des grandes politiques de l’État en faveur de plantations d’alignement le long des routes nationales. Il en reste de beaux vestiges le long de l’ex route nationale 7 (devenue la RD 907 au nord d’Avignon) ou de l’ancienne RN 100 (RD 901), malheureusement encore trop souvent sacrifiés à l’occasion de chaque projet d’aménagement. 

L’apparition du chancre coloré, provoqué par le champignon Ceratocystis platani introduit sur le port de Marseille durant la dernière guerre, en provoquant la disparition de dizaines de milliers de platanes (le pays des Sorgues a été particulièrement touché depuis les années 90) bouleverse radicalement depuis le paysage arboré du département. La mise au point par l’INRA d’un hybride résistant (PLATANOR® Vallis clausa) permettra de conserver localement la silhouette remarquable de l’espèce mais elle n’empêchera pas la tendance, salutaire du point de vue de la biodiversité, à la variété des essences dans les structures paysagères du département.